Bien que la commotion cérébrale ait fait les manchettes fréquemment au cours de dernières années, il n’est pas rare de négliger l’état du cerveau suite à un accident. Effectivement, une atteinte à ce niveau peut avoir des répercussions importantes au niveau cognitif ainsi que sur l’ensemble du corps. En raison de ses conséquences variables, l’identification et le traitement présentent un défi, d’où l’intérêt de consulter un professionnel !
Qu’est-ce que c’est?
La commotion cérébrale est une atteinte du cerveau à la suite d’un traumatisme craniocérébral (TCC). Tous les traumas ne sont pas égaux et ne causent pas les mêmes complications. Pour mieux les distinguer, il existe une classification officielle.
TCC léger : événement de force relativement basse causant la plupart des commotions cérébrales. Des douleurs à la tête et au cou seront présentes, la perte de conscience n’est pas caractéristique et il y a peu de danger pour la vie. Il faut toutefois s’en méfier car certains traumatismes peuvent sembler banals avant le développement de symptômes. Ce groupe représente 80% des TCC.
TCC moyen : Il se distingue du TCC léger par la présence d’amnésie avant et après l’événement. Une consultation à l’urgence est une nécessité.
TCC sévère : Des troubles neurologiques suites à un impact majeur rendent la problématique évidente. C’est une situation d’urgence mettant la vie en danger.
Être témoin de l’impact ne permet pas de déterminer la présence d’une commotion puisque tout se passe très rapidement. La meilleure identification passe par l’observation de l’état de la personne par après. Habituellement, la personne présente des symptômes affectant quatre domaines soit: cognitif, physique, affectif et lié au sommeil.
Signes et symptômes communs :
- Perte de conscience
- Maux de tête
- Nausées
- Étourdissements ou vertiges
- Troubles de mémoire ou de concentration
- Somnolence et fatigue
- Changement de personnalité (irritabilité)
- Troubles de vision
- Hypersensibilité à la lumière ou aux sons
Qui est à risque?
Une commotion cérébrale peut arriver dans divers contextes et se présentent souvent sous la forme d’accident. Les emplois et les sports comportant un risque de chute ou de contacts violents à la tête sont des milieux propices à ce type de blessures. Entre autres, la boxe, le hockey, le cheerleading, le soccer et le football font partie des sports ayant un risque plus élevé.
Attention, un même impact n’atteint pas toutes les personnes de la même façon. Les enfants, les adolescents et les femmes semblent être plus enclins à développer des symptômes post-commotionnels.
Quelles sont les causes?
L’association avec un traumatisme soudain à la tête est la plus fréquente bien que l’accumulation de coups mineurs à ce niveau peuvent mener à une commotion. Aussi, il ne faut pas négliger un coup au corps ou un arrêt brusque, deux événements fréquents lors d’un accident en voiture ou un plaquage. Dans ces cas, la colonne vertébrale agit comme un bras de levier qui transmet l’énergie du choc vers la tête . Par exemple, la tête sera propulsée vers l’arrière lors d’un coup dans le dos.
Lorsqu’un impact se produit, le cerveau est propulsé sur la boîte crânienne dès que le mouvement est freiné. Après ce premier coup, il y a un contrecoup dans la direction opposée causant un autre impact sur la portion inverse du cerveau tout en étirant rapidement, jusqu’à 50%, ses différentes structures. Heureusement, les atteintes à la structure du cerveau sont rares. Les symptômes s’expliquent plutôt par une atteinte biochimique. Rapidement après l’impact, une cascade métabolique se produit au niveau du cerveau et diminuera la capacité des cellules cérébrales (neurones) à produire l’énergie qui leur est nécessaire. Cet état se maintiendra habituellement pendant quelques jours. De façon similaire à toute blessure, la guérison des neurones nécessitera le passage par une phase inflammatoire. Bien qu’habituellement utile, il y a une limite à l’inflammation que l’organisme peut tolérer. Dépassé un certain niveau, les effets seront néfastes à la guérison.
La grande variété de symptômes dépend des zones affectées. Les différents hémisphères du cerveau peuvent être impliqués tout comme des aires aux fonctions extrêmement diversifiées tel que le cervelet. De plus, les blessures connexes au niveau du cou sont fréquentes et peuvent causer des symptômes similaires.
Peut-il y avoir des conséquences à long terme?
La guérison d’une commotion cérébrales nécessite habituellement de 2 à 4 semaines selon l’intensité des symptômes initiaux et les demandes des activités de l’individu (sport, emploi, loisirs,..). Les trois complications les plus fréquentes d’une commotion cérébrale sont le syndrome de second impact, le syndrome post-commotionnel et l’encéphalopathie traumatique chronique.
Syndrome de second impact : un deuxième traumatisme crânien a lieu avant la rémission de l’épisode précédent. Les complications peuvent être variées, mais elles sont toujours plus importantes que lors du premier impact. Les manifestations varient d’une augmentation rapide des symptômes jusqu’à un œdème cérébral pouvant être mortel.
Syndrome post-commotionnel : la condition se prolongera sans suivre une courbe d’amélioration sur une période supérieure à 1 mois. Des atteintes structurelles sont parfois présentes, mais le diagnostic dépend de la symptomatologie. Des troubles psychologiques accompagnent souvent cette condition. Il faut rechercher la cause des problèmes plus tenaces et remettre en question le plan de traitement.
Encéphalopathie traumatique chronique : associée la plupart du temps à un historique de traumatismes crâniens répétés, peu importe la force, elle cause une détérioration neurologique progressive. Les principales présentations incluent les changements d’humeur, les pertes de mémoire et les troubles psychologiques telle que la démence. Le film, Seul contre tous (Concussion), aborde les impacts de cette maladie au football.
Recommandations
La prévention dans le milieu est le meilleur moyen de réduire l’incidence ou la gravité de l’événement commotionnel. Voici quelques conseils pratiques:
- L’utilisation d’un casque réglementaire et en bon état (celui-ci n’élimine pas le risque de commotions, mais absorbe le choc en protégeant la boîte crânienne);
- L’utilisation d’un protecteur buccal moulée à la dentition;
- Réduction des collisions inutiles en entraînement;
- En cas de doute de commotion, arrêt immédiat de l’activité.
Si une commotion cérébrale est suspectée, la première étape est d’arrêter l’activité et de se reposer. Rapidement, il faudra consulter un professionnel de la santé formé sur le sujet pour une évaluation neurologique et musculosquelettique. Cet expert conseillera possiblement une évaluation médicale plus avancée pour confirmer l’état cérébral. Dans les clubs sportifs, le personnel devrait avoir les compétences pour agir ou référer à une personne ressource.
Conseils initiaux :
- Diminuer les stimulations générées par les tâches intellectuelles, physiques ou les écrans lumineux selon la tolérance;
- Éviter à tout prix un second impact à la tête;
- Couper la prise de stimulants tels le sucre, le café et les boissons énergisantes;
- Ne pas consommer de médication sans prescription médicale.
Les trois phases du rétablissement sont :
- Repos partiel initial (minimum 3 jours);
- Reprise graduelle des activités intellectuelles avec activité physique contrôlée (minimum 1 semaine);
- Reprise graduelle de l’entraînement / emploi (2 à 4 semaines).
Il faut se souvenir que le retour aux activités cognitives est la priorité. Suivant la recommandation d’un professionnel, l’activité physique aérobique légère peut être intégrée au plan de traitement afin d’aider la rémission. L’augmentation ou la stagnation des difficultés cognitives empêche le passage à la phase suivante. Selon la situation, un retour à la phase précédente pourrait être nécessaire.
Chez les personnes pratiquant des activités à risque de commotion cérébrales, il peut être pertinent d’effectuer une évaluation de base pour déterminer les fonctions « normales » de chacun lors de tests cognitifs, oculomoteurs et physiques qui seront utilisés afin de bien planifier leur retour complet aux activités. Les professionnels de Neuractiv peuvent vous appuyer dans le développement et l’implantation de telles évaluations.
En plus des symptômes présentés, l’impact commotionnel peut causer des maux de tête, des douleurs au cou ou des troubles de la mâchoire. Ce sont des conséquences secondaires qui peuvent prolonger l’invalidité ou créer des symptômes distincts. Les traitements doivent tenir comptent de l’ensemble de ces facteurs pour offrir la meilleure combinaison de thérapie manuelle, réadaptation, soutien psychologique et adaptation du milieu de vie.
Afin d’optimiser la récupération et de traiter les causes de vos symptômes post-commotionnels, les thérapeutes formés en commotions cérébrales chez Neuractiv sont des alliés par leur expérience dans le domaine.
Texte et recherche par Dr Alexandre Deschamps, chiropraticien
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